Exposition Centre Pompidou, Metz. L’art d’apprendre. Une école des créateurs.

Article publié le : samedi 5 février 2022. Rédigé par : Liliane Terrier

Centre Pompidou, Metz. L’Art d’apprendre. Une école des créateurs (1)
Exposition du 5 février au 29 août 2022

Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier sont invitées par Hélène Meisel, commissaire de l’exposition  « L’Art d’apprendre. Une école des créateurs » à y participer :  sur un large espace mural se déploient six affiches originales sérigraphiées produites par l’atelier de sérigraphie, du département arts plastiques, université Paris 8 — Vincennes, créé par Jean-Louis Boissier dès 1971 >http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=90, puis un Calendrier 1977 pour les foyers Sonacotra en grève, 1976, (linogravures éditées en offset, atelier de linogravure créé par Liliane Terrier), >http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=576, associés à une projection sur écran format 40x50cm du film  Jeunes filles élèves du CET de Vaux-le-Pénil, 1972, réalisé par Liliane Terrier et Jean-Louis Boissier, film 16 mm numérisé par le CNC en 2015, 10 mn, http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=1588
Sous le titre « Révolution Vincennes. Jean-Louis Boissier, Liliane Terrier et leurs objets didactiques» (2), Hélène Meisel retrace dans le catalogue de l’exposition cette expérience plurielle ressortissant de la problématique Comment faire d’une classe une œuvre d’art ? telle que la redéfinit en 2015, Marie Preston http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=1093



Légende : Atelier de sérigraphie, arts plastiques, université Paris 8 — Vincennes – Assez !, 1971 – Lettre ouverte à Madame Binoche, maire du 18e, 1972 – Nixon, Vietnam, 1972 – Martinique, mai 1848, 1972 – Lycéens étudiants contre la sélection de classe, 1973 – Solidarité, Sonacotra, Montreuil, 1976 – Calendrier 1977 pour les foyers Sonacotra en grève, 1976 – Jean-Louis Boissier, Impression en sérigraphie d’une affiche pour les foyers Sonacotra en grève, 1976 et Affiche Vincennes « ou le désir d’apprendre », 1979 – Paris, collection Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier © Centre Pompidou-Metz / Photo Marc Domage / 2022


Légende : Liliane Terrier et Jean-Louis Boissier, Jeunes filles élèves du CET de Vaux-le-Pénil, 1972, film 16 mm numérisé par le CNC en 2015, 10 mn > http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=1588

(1)  « L’exposition L’Art d’apprendre. Une école des créateurs »
Introduction par Hélène Meisel, commissaire de l’exposition

Une école des créateurs aborde la question de la pédagogie depuis l’école d’art, pour ensuite basculer dans le grand bain des apprentissages que chacun.e mène tout au long de sa vie. Dans un premier temps, il s’agit donc d’observer comment les artistes apprennent à faire de l’art, et comment cet apprentissage, qu’il soit accompagné ou autodidacte, devient parfois une forme d’art à part entière, ainsi qu’une amorce de réflexion sur l’éducation en général. Point de départ de l’exposition, la génération de Mai 68, nourrie par les lectures de Célestin Freinet, d’Alexander Sutherland Neill (Libres enfants de Summerhill, 1960), d’Ivan Illich (Une société sans école, 1970) ou de Paulo Freire (Pédagogie des opprimés, 1970), pense la formation d’abord en termes de libération et de déconditionnement.
Des happenings Fluxus aux expériences de conscientisation féministes, des hypergraphies lettristes aux navigations hyperliens, de l’enseignement mutuel aux auto-constructions de l’anti-design italien, des jardins d’enfants aux ateliers de permaculture, L’Art d’apprendre parcourt de multiples modèles d’apprentissage, parfois activés au sein d’installations praticables, et offre aux visiteurs un espace pour accueillir divers groupes d’usagers, formations expérimentales, scolaires et extrascolaires.

(2) « Révolution Vincennes. Jean-Louis Boissier, Liliane Terrier et leurs objets didactiques »
Texte du catalogue par Hélène Meisel

Appelée dans un premier temps Centre universitaire expérimental de Vincennes, l’université Paris 8 ouvre en janvier 1969 dans la foulée immédiate de Mai-68, dont certaines revendications imprègnent la loi d’orientation de l’enseignement supérieur de novembre 1968, notamment une plus grande pluridisciplinarité et une participation renforcée aux conseils d’université. Edgar Faure, ministre de l’Éducation nationale, songe aussi qu’excentrer et concentrer les contestataires à Vincennes pourrait mener, sinon à leur dissolution, du moins à une accalmie. Avant que ses locaux ne soient brutalement détruits et l’université transférée à Saint-Denis, en 1980, Vincennes expérimente dix ans une pédagogie révolutionnaire, marquée par la volonté de décloisonner les savoirs et de démocratiser l’accès à l’enseignement supérieur.
Hospitalière et non sélective, elle accueille parmi ses étudiants des non-bacheliers, des travailleurs, des chômeurs, des étrangers, des mères célibataires. Lieu de vie, elle intègre aussi une crèche, une école primaire et même des tables de vente, le souk. Désirant faire de l’université un lieu d’éducation permanente, Vincennes systématise les cours du soir et inaugure, en 1972, la formation continue. Inspirée du modèle américain des « crédits », l’université met en place les « unités de valeurs » (UV), qui permettent de moduler les matières à la carte. Les distinctions entre les étudiants et les enseignants, parfois du même âge, entre le personnel administratif, les techniciens et les agents d’entretien tentent d’être abolies. Grèves, occupations et assemblées générales sont le quotidien de l’université, qui se dégrade vite malgré son cadre idyllique.
Au-delà d’être une « réserve de militants révolutionnaires » où cohabitent communistes et gauchistes, Vincennes est aussi une formidable « vitrine de nouveautés intellectuelles1. » Co-fondatrice de l’université, Hélène Cixous y crée, en 1974, le premier centre d’études féminines intégrant une université européenne. Les plus grands philosophes s’y retrouvent : Alain Badiou, François Châtelet, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Jean-François Lyotard, Jacques Rancière… Certains y enseignent de manière plus collaborative, « élabor[ent] leur pensée en enseignant2 », admettant qu’« il n’y a pas de savoir, que de la recherche3 ». De nouvelles disciplines y sont introduites, comme les sciences de l’éducation, la psychanalyse, l’informatique, les arts, dont les arts plastiques, la musique, le théâtre ou les études cinématographiques et audiovisuelles.
Vincennes prend le contre-pied de la Sorbonne. Son département Arts plastiques se démarque des écoles des beaux-arts, en pratiquant une « analyse critique du monde actuel » et en misant sur « la complémentarité de la pratique et de la théorie, de la création et de la réflexion »4. L’atelier de sérigraphie initié en 1971 par Jean-Louis Boissier (né en 1945) se distingue par exemple des ateliers populaires de Mai-68. On y travaille une esthétique autre, proche parfois du photojournalisme et de l’agit-prop, très au fait de l’imagerie chinoise. Tirées sur des formats d’imprimerie standard (60 × 80 cm) et souvent en monochromie, ses affiches se distinguent aussi par leurs sujets. Avec des textes qui s’étalent en placard plutôt qu’en slogans, elles traitent de luttes situées, dépassant les seules problématiques étudiantes : les conditions de vie des travailleurs immigrés dans les foyers Sonacotra, l’obtention d’un statut pour les « travailleurs du nettoyage » de l’université, la solidarité avec les mouvements ouvriers ou paysans, avec la lutte du peuple palestinien, du peuple vietnamien, etc.
Le film Jeunes filles élèves du CET de Vaux-le-Pénil, réalisé en 1972 par Liliane Terrier (née en 1946) et Jean-Louis Boissier (né en 1945) est exemplaire d’une pédagogie déhiérarchisée et collaborative. Suivant à Vincennes le cours « Mouvement de la jeunesse », commun aux départements Cinéma et Arts-Plastiques, Liliane Terrier est professeur de français dans un collège d’enseignement technique (CET) proche de Melun. En collaboration avec Jean-Louis Boissier, elle laisse s’exprimer librement, sur un fond de verdure, cinq de ses élèves. Très peu directive, cette discussion mène les jeunes femmes à s’interroger elles-mêmes sur l’orientation et l’apprentissage qu’on leur destine : broderie, aide maternelle ou couture. Réel « objet didactique », tel que Jean-Louis Boissier l’avait expérimenté, avant Vincennes, dans le champ du théâtre avec les pièces didactiques de Bertold Brecht (Lehrstück), ou dans les arts plastiques avec la Machine pseudo-didactique (1961) de Piotr Kowalski, ce film est d’abord destiné à apprendre à participer à ses participantes.

Notes
1. Jacques Rancière dans le film de Katharina Bellan Le Vent de Vincennes, VLR Productions, 2005, 53’, http://www.archives-video.univ-paris8.fr/video.php?recordID=129
2. Élisabeth Roudinesco dans le film de Virginie Linhart Vincennes, l’université perdue, Blaq out, 2018.
3. Hélène Cixous dans le film de Katharina Bellan, op. cit.
4. Université Paris 8, « Guide de l’étudiant 1978-1979 », Bibliothèque numérique Paris 8, p. 256, https ://www.bibliotheque-numerique-paris8.fr/document/FVNG0008, consulté le 22 août 2021.

Palais de Tokyo, 25 novembre 2021 — 13 mars 2022, exposition Sarah Maldoror, cinéma tricontinental

Article publié le : jeudi 25 novembre 2021. Rédigé par : Liliane Terrier

Palais de Tokyo, 25 novembre 2021 — 13 mars 2022, exposition Sarah Maldoror, cinéma tricontinental, conçue par François Piron et Cyrile Fauq.


Des sérigraphies réalisées dans l’atelier de sérigraphie du département d’arts plastiques de l’Université Paris 8-Vincennes, créé dès 1971 par Jean-Louis Boissier, et un diaporama en 140 slides titré Soutien culturel à la grève des résidents des foyers Sonacotra 2019-2021, réalisé par Liliane Terrier et Jean-Louis Boissier pour l’exposition du 50e anniversaire de l’Université de Vincennes à Saint-Denis en 2019, montrent la grève des résidents des foyers Sonacotra, de 1975 à 1979 (>http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=576), et comment un soutien artistique fut conduit, appuyé sur des ateliers de l’Université Paris8-Vincennes. Collection et réalisation : Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier. Ces affiches et ce diaporama sont déployées sur un des panneaux constitutifs de l’exposition Sarah Maldoror, cinéma tricontinental, Palais de Tokyo, 25 novembre 2021 — 13 mars 2022, au titre de document, verso du du panneau sur lequel était projeté l’extrait de son film Un dessert pour Constance. Le texte titré du nom du film, accompagnant les affiches et la projection vidéo sur petit écran du diaporama l’explicite :«Sarah Maldoror choisit l’arme de l’humour pour réaliser cette fiction produite par la télévision française, qui ne fut diffusée qu’une fois, à 20h30, le 12 février 1981. Adaptée par l’écrivain Maurice Pons d’une nouvelle de Daniel Boulanger, elle raconte l’histoire de deux employés africainsde la voirie parisienne qui deviennent des experts – théoriques – de la cuisine française, et s’inscrivent à un jeu télévisé dans le but d’aider un de leurs camarades à rentrer au pays. À travers les tribulations de ces deux personnages débonnaires, Sarah Maldoror fait un portrait satirique du racisme français, sur fond de traces coloniales dans l’architecture parisienne. Elle filme aussi longuement les conditions de vie et de travail de ces travailleurs invisibles, a fortiori à la télévision, et notamment leur foyer, choisissant délibérément d’en faire un lieu plutôt attrayant, à vrai dire éloigné des conditions réelles de vie dans les foyers de travailleurs, et notamment dans les foyers Sonacotra. Cet intérêt de Sarah Maldoror à rendre visible ces formes de vie s’inscrit effectivement au terme de presque une décennie de lutte des locataires des foyers Sonacotra (Société nationale de construction de logements pour travailleurs), une entité créée en 1956 par le Ministère de l’intérieur français pour loger la main-d’œuvre étrangère sollicitée par les grands travaux en France, mais aussi pour contrôler la diffusion des idées indépendantistes parmi les travailleurs algériens, population la plus nombreuse parmi les travailleurs immigrés. Les foyers Sonacotra sont notamment dirigés par des militaires en retraite, n’autorisent ni les visites ni les réunions. Un mouvement de grève des loyers et d’occupation des locaux va naître au début des années 1970, et s’amplifier au fil des expulsions de certains responsables associatifs. Les documents présentés sur ce panneau évoquent la collaboration continue entre les grévistes et l’atelier de sérigraphie de l’Université de Paris 8-Vincennes et la part qu’y prirent les enseignants Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier qui ont conservé ces affiches et réalisé ce diaporama.»

Vincennes Clipboard

Article publié le : dimanche 21 juin 2015. Rédigé par : jlb

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Vincennes Clipboard
Conception et réalisation : Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier

from TRANSPORTS on Vimeo.

De la série Les Vigilambules
http://www.vigilambule.net/blog/
Dispositifs-performances de Jean-Louis Boissier, 2011-2015

12 extraits de textes de présentation de cours du département Cinéma et du département Arts plastiques du Centre universitaire expérimental de Vincennes, 1970-1971 et 1977-1978

Les textes sont découverts, au cours de leur lecture en marchant par
Anahita Hekmat
Tugce Oklay
Miki Okubo
Anne Zeitz
doctorantes en Arts à l’Université Paris 8

Le trajet, dans le bois de Vincennes le 6 juin 2015, correspond à l’emplacement du bassin carré qui se trouvait au centre de l’université


Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis, lundi 8 juin — samedi 20 juin 2015. Dans l’exposition Vincennes imprime son cinéma, projection du film Vincennes Clipboard.

Retour de l’atelier des enfants de l’expo de Saint-Denis

Article publié le : mercredi 17 juin 2015. Rédigé par : Jean-Louis Fictionibus

image

Photo Anne Z., mère de Gaspard et Samuel : «Voici comme promis une image des créations pâte à modeler de Samuel (le volcan) et de Gaspard (l’étoile) bien inspirés, de ce matin. Ils étaient tout contents de leur matinée dans l’atelier des enfants de l’expo Vincennes imprime son cinéma à Saint-Denis ! Depuis notre retour, je n’arrive pas à faire sortir Gaspard de l’appartement, il veut rester jouer avec la PlayDoh… »

image image

Jeegee, Trophees, glass-drawing, posca, réalisé le lundi 8 juin, sur la vitrine du hall d’exposition de l’université Paris 8, 2, rue de la Liberté, Saint-Denis, dans la partie consacrée à l’atelier des enfants de l’expo Vincennes imprime son cinéma, à Paris 8.

Fragments de descriptifs de cours de cinéma et d’arts plastiques, 1970-71 et 1977-78

Article publié le : jeudi 14 mai 2015. Rédigé par : Jean-Louis Fictionibus

brochure001
Couverture de la brochure-programme du département Arts Plastiques, année universitaire 1977 — 1978. Les annotations manuscrites sont de Frank Popper.

Les 20 courts textes ci-dessous reprennent des fragments de descriptifs d’unités de valeur, édités dans les brochures-programmes des années universitaires 1970 — 1971 et 1977 — 1978 des départements Arts Plastiques et Cinéma.

Année 1970 — 1971 1

1. Problèmes de courts-métrages
Cours technique qui n’isolera pas les problèmes techniques. 
Il s’agira de voir les rapports entre méthodes de tournage et films produits, en liant pratique et théorie aussi bien du point de vue spécifique de la pratique cinématographique que du point de vue général de l’inscription de la pratique cinématographique dans les pratiques sociales : quel sens a tel film aujourd’hui ?

2
. Liberté d’expression / Censure
Comment dans le moment actuel, moment où de larges couches populaires ressentent les atteintes multiples à la liberté d’expression, comment lier dialectiquement cette revendication démocratique au développement du mouvement prolétarien vers sa dictature ? 
Comment donner un contenu principalement prolétarien, dans les conditions actuelles, à la revendication démocratique bourgeoise en faveur de la liberté d’expression ?

3
. Montage
La technique cinématographique n’est pas neutre. « Un se divise en deux » : deux conceptions, deux pratiques du montage.
Pratique idéaliste : effacer le travail, les contradictions, pour servir le récit, le naturalisme, le vécu, la linéarité. Raccords qui reconstruisent un espace-temps référentiel, qui comblent vides et béances.
Pratique matérialiste : opposons à la conception mécaniste et statique sa réfutation dialectique par Vertov. Les kinoks donnent au montage une signification absolument différente et l’entendent comme l’organisation du monde visible. Le montage est ininterrompu, depuis la première observation jusqu’au film définitif.

4. 
Le cinéma de propagande
Nous nous proposons d’engager une pratique du cinéma dont la définition est pour l’essentiel dans la liaison qu’elle s’impose avec les luttes politiques révolutionnaires, afin de servir sur le front idéologique, sur le front culturel, les intérêts du prolétariat.
Cependant, ce cinéma reste à définir dans la pratique. Nous partirons d’une part et principalement d’une analyse concrète de la situation sur le front idéologique, d’autre part d’un apprentissage sélectif de techniques cinématographiques : banc-titre, animation, typographie, mise en page, couleurs, montage.

5. 
Art, science, idéologie / Pratique didactique
1. La pratique artistique
Il ne saurait être d’art militant ou d’art révolutionnaire. Il ne saurait être de pratique politique effective dérivée de la pratique artistique, car comment l’art pourrait-il transformer réellement la société ?
2. La pratique didactique
La pratique didactique n’est pas transmission d’un savoir. La pratique didactique part d’une pratique réelle (événementielle) et de connaissances préalablement produites. Elle a pour effet d’appliquer ces connaissances à cette pratique. La pratique didactique est productrice de sens (qui ne saurait préexister) sur cette pratique.

6
. Mouvement de la jeunesse et front culturel
Nous proposons de mener la lutte de classes sur le front culturel là où se situe réellement ce front, notamment auprès du public des jeunes de M.J.C. Pour cela, des enquêtes seront à effectuer, qui détermineront les formes d’action à entreprendre : rédaction d’une brochure, montage de diapositives, tournage d’un film, interventions directes. Le traitement de l’« enseignant responsable » (qui sera désigné parmi les étudiants de l’U.V.) sera versé à titre de contribution à la réalisation du projet.

7. 
Interventions dans la rue / Pratique didactique
Photos dans la rue à développement immédiat.
— Production d’images ne satisfaisant pas aux critères de la valeur : image de travers, image floue, le « client » n’est pas cadré ou même est hors-champ, photo montrant un autre passant, photo d’un passant refusant de prendre la photo qui lui est tendue.
— Intervention au moyen de deux polaroïds : l’un prenant l’autre. Un photographe photographie un passant, l’autre enregistre cette action. Les deux photographies peuvent être remises, ou seulement la deuxième.

Année 1977 — 1978

8
. Dessin de reportage, caricatures, illustrations
Étude et pratique du dessin comme élément actif destiné à être reproduit et diffusé (journaux, brochures, affiches, tracts, caricatures, calicots, etc.) et comme moyen d’expression artistique à part entière.
Travail à l’extérieur (croquis sur le vif, notes dans la rue, sur les lieux de travail, etc.) et à l’atelier (scènes de fiction, compositions élaborées, caricatures).
Étude des techniques en fonction des exigences du thème choisi et des conditions du travail entrepris.

9. 
Initiation aux techniques graphiques
Sur la base de réalisations menées en petits groupes, on abordera l’apprentissage du graphisme, c’est-à-dire des méthodes qui permettent la préparation d’affiches, de revues et de publications diverses, imprimées en sérigraphie ou en offset.
Il s’agit du dessin, de la photographie, du découpage, de la mise en page, des lettres, de la couleur, de l’usage de divers matériaux, outils et techniques d’impression.
On étudiera des exemples caractéristiques, d’un point de vue historique et critique, en cherchant à en dégager ce qui nous est utile.

10. 
Atelier de communication visuelle
Au sein de notre environnement visuel, nous pouvons définir comme ressortant de la communication tout ce qui comporte une intention de laisser passer un message. Toutes les formes que peut prendre cette communication sont destinées à véhiculer une idéologie au moyen de signes et d’éléments symboliques qui établissent un code (couleur, forme, texture, etc.) et une structure qu’il s’agit de reconnaître.

11. 
Atelier audiovisuel : recherche et réalisations
L’atelier sera consacré au montage de diapositives sonorisées. Différentes techniques seront expérimentées (vue à vue, fondu enchaîné, multi-projection, etc.).
Il s’agira essentiellement d’utiliser les ressources de l’audiovisuel comme un moyen d’analyse et d’exploration iconographique. Les thèmes de recherche s’organiseront autour des propositions suivantes : 
— l’image et son milieu;
— la perception visuelle;
— l’association image-son.

12. 
Geste et créativité
Le but de ce cours est d’étudier le sens des gestes et des mouvements humains. Il est axé sur la conscience du corps et la pédagogie de la créativité. Trois questions seront abordées : le corps, le magnétoscope, l’animation et l’expression du groupe.
Une pratique : exercices corporels et improvisations proposées par l’enseignant.
Une réflexion : temps de parole sur ce qui a été réalisé et projection des films vidéo.

13
. Atelier de linogravure
Technique de création et d’impression, la linogravure est populaire, à la fois par la simplicité des moyens mis en œuvre, son caractère expressif et la facilité de sa diffusion.
Ces caractéristiques font qu’elle peut être pratiquée largement : les récits illustrés des revues scolaires Freinet des années 20 aux années 50 en sont un exemple.

14. 
Entre les signes et le regard
L’œil ne se pose pas sur un tableau comme un papillon sur une fleur. Chaque rencontre du regard avec une photo, une affiche, une sculpture, ou n’importe quoi, saisi comme un signe, se fait au cours d’un itinéraire complexe et forcé, à travers un espace interposé, imaginaire ou réel : espace du savoir-faire (celui des technologies des modes expressifs utilisés par les artistes), espace institutionnel et médiatisé de la communication sociale (celui des musées, des expositions, des mass media, etc.) espace aussi du discours sur l’art (celui des esthétiques et des références politiques).

15
. Histoire de l’architecture et des arts plastiques s’y rapportant
L’architecture — par sa dimension, par les moyens que requiert sa production, par la place qu’elle occupe dans l’organisation sociale — a toujours joué un rôle majeur comme « soutien » ou comme « contenant » d’autres expressions.
C’est pourquoi son approche et son analyse permettent de révéler quelques-uns des principaux déterminants de la production et de l’expression artistiques suivant les divers stades du développement social.

16. 
Art populaire aujourd’hui en France
Ce cours propose une étude des productions et des manifestations artistiques de caractère populaire. Principalement du travail des artistes amateurs. L’objectif, à long terme, est de dégager ce qui, dans les traditions artistiques et artisanales et dans les créations actuelles, peut contribuer au développement d’un art prolétarien.

17
. Documentation sur les pays du Tiers-Monde : arts, cultures, sociétés
Constitution d’une documentation iconographique et bibliographique avec des personnes et des associations extérieures, débouchant sur des réalisations thématiques et didactiques : expositions, journaux muraux, diaporamas.

18
. Histoire de la gravure sur bois
Enseignement historique et esthétique lié à l’atelier de linogravure. Techniques de l’imagerie populaire communes à des traditions nationales diverses, réinvention de la gravure sur bois avec le 20e siècle, comme mode de création autonome à l’échelle internationale, implication dans l’histoire du siècle.

19. La peinture d’avant-garde en France
Les œuvres d’actualité en peinture, les mouvements d’artistes, seront l’objet de notre analyse et de notre réflexion. Nous aurons d’une part des entretiens, des échanges d’expériences critiques avec des artistes qui viendront débattre avec nous des différents problèmes qui se posent dans la peinture et sur les œuvres qu’ils ont réalisées. Nous organiserons d’autre part des enquêtes sur l’art officiel dans les musées.

20. La question du réalisme
L’art est une forme idéologique spécifique, le produit du reflet de la vie sociale. L’art ne peut se développer et se transformer en dehors des luttes qui transforment la société. Les contenus et les formes sont dialectiquement unis. Le rôle social et historique de l’art détermine les méthodes de création.

son
Écouter l’enregistrement, fait au iphone, de ces 20 textes lus,
successivement, en marchant, par 20 étudiants, entre le métro Château de Vincennes, lieu du départ du parcours-performance, et le lieu de la fac, route de la Tourelle, dans le bois.

30 mars 2015

Article publié le : mardi 31 mars 2015. Rédigé par : jlb

MARCHE_BR
VINCENNES_BR
PRESSE_BR
« À l’école de l’imprimerie. Parcours-performance sur le site du centre universitaire expérimental de Vincennes » de Liliane Terrier et Jean-Louis Boissier a eu lieu le lundi 30 mars 2015 de 15h30 à 17h30, au Bois de Vincennes, dans le cadre du cours « Comment faire d’une classe une œuvre d’art ? » de Marie Preston et Gwenola Wagon, second semestre 2014-2015, département Arts plastiques de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Photos Marie Preston
Mots clés : bois, chemin, terrain, mains, papier, encre, sérigraphie, linogravure, image, texte

Dispositif d’impression

Article publié le : lundi 30 mars 2015. Rédigé par : jlb

30 mars 2015 tiflex
30 mars 2015 yamaha
Lundi 31 mars 2015, 23h30. Photos documentaires après coup. Pour le « parcours-performance » de cet après-midi, au bois de Vincennes, à travers le lieu de la Faculté de Vincennes (1968-1980), intitulé « à l’école de l’imprimerie » (d’après L’imprimerie à l’école de Célestin Freinet), nous avons utilisé Liliane et moi, pour évoquer nos années ’70s, un double dispositif d’impression : un haut-parleur portable Yamaha connecté en bluetooth au iPhone pour distribuer des textes enregistrés — y compris par les participants —, la presse typographique Tiflex achetée par la faculté en 1975, à laquelle j’ai ajouté des pieds pour aller sur le terrain, où Pascale et Xin ont imprimé leurs linogravures — et où j’ai imprimé une moitié de citation de Godard, en Univers 67.

Retour sur la Sonacotra

Article publié le : lundi 30 mars 2015. Rédigé par : Jean-Louis Fictionibus

30-mars-sonacotra
30 mars 2015, 17h30. Photo Marie Preston
son
Dit par Anne Zeitz, le texte de la plateforme de revendications des résidents des foyers Sonacotra (1975) (voir : http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=576)

Deux textes diffusés dans la clairière du département de philosophie

Article publié le : lundi 30 mars 2015. Rédigé par : Jean-Louis Fictionibus

30 mars 2015 arbres jnl
30 mars 2015, 17h. Photo Jean-Noël Lafargue (voir : http://hyperbate.fr/dernier/?p=33345)

son
Dit par Liliane Terrier : Gilles Deleuze, La première règle pédagogique de Rousseau (voir : http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=409).

son
Dit par Jean-Louis Boissier : « Le didactique », extrait d’un entretien avec Samuel Bianchini (voir : http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=657).

Un arbre comme indice

Article publié le : dimanche 8 mars 2015. Rédigé par : jlb

vincennes fac arbre entree 2015
vincennes entree arbre ina 1969 640
Dimanche 8 mars 2015, 16h. À partir de photographies aériennes de 1969 et de 2015, l’emplacement de la faculté de Vincennes peut être repéré. Il n’y a cependant qu’un petit nombre d’indices puisque le bois a été aménagé continuellement depuis la destruction absolue des bâtiments au cours de l’été 1980. On constate la rapidité de croissance des arbres autant que leur longévité. Ce grand arbre se trouvait en bordure du bâtiment d’entrée, l’école maternelle attachée au personnel.
Photogramme du film de télévision de novembre 1969 : http://www.dailymotion.com/video/xfdw4w_situation-faculte-de-vincennes_news

vincennes cabane 2015
En bordure de la bibliothèque, une belle cabane éphémère qui pourrait accueillir notre presse typographique. À suivre.