Workshop organisé par EnsadLab/EMeRI et le laboratoire EdNM de l’Université Paris 8, 2013
Projet d’une application pour iPhone/iPod/iPad (à distribuer sur l’AppStore) qui permet de produire, en utilisant l’appareil lui-même pour les prises de vues comme pour le montage et la diffusion, un interactive visual haiku (le nom retenu est HaikuPicto).
En s’inspirant du haïku mais sans chercher à en restituer l’ensemble des principes propres — c’est impossible car le régime du texte est fondamentalement différent de celui de l’image —, on en conserve quelques éléments formels, du protocole et des contraintes.
Le haïku visuel est composé de :
– une séquence fixe du titre
– une séquence chronophotographique de 5 images
– une séquence chronophotographique de 7 images
– une séquence chronophotographique de 5 images
Les séquences se répètent à l’infini. Les séquences de 5 ou 7 images sont des chronophotographies qui ne sont pas nécessairement des boucles « lisses », mais qui peuvent éventuellement l’être.
On enchaîne ces 4 séquences par un geste de scroll avec le doigt sur l’écran, de droite à gauche.
Le titre est utile pour que le lecteur perçoive bien l’ordre des 3 séquences d’images.
Les images sont obligatoirement captées par le iPhone lui-même, traitées et assemblées dans l’application.
L’appareil est tenu à la main pendant la prise de vues, son déplacement éventuel contribue à l’animation de la séquence.
Il n’y a pas de son.
Principes formels
On cherche une unité de lieu et de moment.
Le haïku est une notation mais pas à proprement parler un récit : les séquences n’indiquent pas une logique chronologique ni des relations de cause à effet.
La première séquence de 5 images pointe une situation, des circonstances.
La deuxième séquence de 7 images complète et nuance cette situation.
La troisième séquence de 5 images décrit une sorte d’événement ou d’action dans le contexte décrit par les deux premières séquences.
Les images évoquent une saison et/ou une heure de la journée.
Il n’y a pas de limitations quant aux sujets photographiés : paysages, nature, objets, machines, personnes, etc.
Le sujet n’est pas nécessairement « poétique », « fade », « gentil » ou « joli ».
La réalisation (les prises de vues) se fait par une personne seule, sans aide et rapidement.
On peut envoyer et recevoir ces haïkus format iPhone ou iPod.
On vise à constituer de grandes collections de haïkus pour iPhone ou iPod disponibles en réseau.
On s’inscrit sur un site pour partager ces haïkus.
Le titre du haïku apparaît donc dans une liste de tous les haïkus que l’on a faits ou que l’on a reçus.
Orientations esthétiques
Le haïku est l’inscription d’un instant.
Le haïku refuse la métaphore.
Le haïku pratique la pure notation.
Le haïku se construit par la coexistence, la conjonction, sous le régime du et : il y a ça, et ça.
La photographie partage avec le haïku la capacité de se faire passer pour « la chose elle-même ».
Voir aussi les pages de références (Roland Barthes, etc.)